Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/11/2013

Hausse de la TVA: un choc sur la consommation

Mots clés : pcf, tva, pierre laurent, impôts, jean-marc ayrault, fiscalité, consommation, marche justice fiscale, La hausse de la TVA va augmenter les prix de 0,35 point selon l’Insee, avec un impact sur la consommation et l’activité économique.

Injuste, la hausse de la TVA est aussi inefficace économiquement. Selon les premiers calculs de l’Insee, qui rendra sa note de conjoncture le 20 décembre, la hausse des taxes à la consommation aura un impact important sur les prix de 0,5 point, si toutes les entreprises augmentent leur prix, avec un scénario central autour de 0,35 point. « Cette répercussion sur l’inflation se diffusera progressivement sur plusieurs mois, jusqu’à la fin du mois de juin », analyse Cédric Audenis, chef du département conjoncture de l’Insee. En prenant les dernières prévisions pour 2014, qui prévoient une progression des prix comprise entre 1,3 et 1,5 % selon les organismes, la TVA participera pour un quart de cette hausse.

-0.35 points sur la croissance de la consommation

Cet effet sur les prix ne sera pas sans conséquence sur la consommation et la croissance. Le choc négatif sur la consommation, explique l’économiste de l’Insee, sera équivalent à celui de l’accélération des prix, soit - 0,35 point. En conséquence, plutôt que d’avoir une croissance de la consommation de 0,8 % selon la moyenne des prévisions, la France aurait pu bénéficier d’une progression de 1,15 % sans la hausse de la TVA. D’autant que la consommation intérieure est quasiment la seule contribution positive à la croissance pour 2014.

Crise de la demande

Ces 6 milliards d’euros de taxes supplémentaires sont censés financer en partie les 20 milliards d’euros d’allégements de l’impôt sur les sociétés. Or, comme le rappelle Éric Heyer, chef du département des prévisions à l’Observatoire français des conjonctures économiques (Ofce), «66 % des entreprises sont confrontées à une crise de la demande. La politique de stimulation de l’offre financée par un choc de demande négatif ne fera qu’empirer la situation».

Dans le monde idéal de François Hollande, les entreprises devraient répercuter l’allégement du Cice en baissant leur prix. Ce qui, en théorie, rendrait l’effet sur les prix nul. Mais l’Insee « a pour l’instant une grosse interrogation sur le comportement des entreprises». «Il est peu probable que les entreprises jouent le jeu, explique Éric Heyer. Ces dernières préféreront probablement améliorer leurs taux de marge, qui se sont fortement dégradés depuis 2011.» Autant dire que les actionnaires seront les seuls gagnants.

  • A lire aussi:

Dossier spécial sur la hausse de la TVA dans l'Humanté de ce jeudi

Medef : la comédie du «ras-le-bol fiscal absolu»

25/11/2013

Fête de l’Humanité Normandie: "Il faut une démonstration de force"

pcf, tva, pierre laurent, gouvernement, politique industrielle, gauche au pouvoir, normandie, fête de l'Humanité 2013, politique fiscaleRouen (Seine-Maritime), envoyé spécial. La Fête de l’Humanité Normandie a mis l’exigence d’une autre politique fiscale et industrielle à l’honneur, ce week-end. Rencontres avec les participants dans les allées.

Changer de cap gouvernemental, oui, mais comment faire ? La question occupait les esprits des participants à la Fête de l’Humanité Normandie qui s’est tenue, samedi et dimanche, au parc des expositions de Rouen, en Seine-Maritime. Concerts, spectacles, mais aussi débats politiques ont ponctué ces deux jours, inaugurés par le directeur de l’Humanité et député au Parlement européen, Patrick Le Hyaric. Comme l’ont décidé les communistes dans tout le pays, les militants sont engagés dans la campagne d’actions lancées par leur parti contre les licenciements et pour une autre politique fiscale. Pétitions en main devant chaque stand pour l’annulation de la hausse de la TVA prévue au 1er janvier, ils préparent la marche nationale du Front de gauche à Bercy, dimanche prochain. « Il faut faire une démonstration de force, puisque Hollande est sourd à la colère du pays. La réduction des budgets publics est une catastrophe dans mon métier », explique Catherine Dupont, éducatrice pour handicapés, qui vient de signer la pétition.

Partout, les participants à la Fête expriment leur colère contre un gouvernement qui tourne le dos à ceux qui l’ont élu. « La devanture est différente de celle de l’UMP, mais la marchandise est la même, se désole Charles, étudiant au Havre. Cette politique donne du crédit au discours du FN sur l’“UMPS”, l’idée que la droite et la gauche, c’est pareil. Cette confusion est dangereuse, comme on le voit avec la lutte dite des “bonnets rouges”. Il faut reprendre l’étendard de la lutte fiscale aux patrons, d’autant qu’on n’est pas du tout sur la même longueur d’onde. » « Ce n’est pas qu’une question d’impôt, corrige Delphine, inspectrice du travail. C’est toute l’autorité de l’État qui est mise en cause. Avec mes collègues, on nous demande de ne plus nous rendre seuls sur les chantiers car les intimidations des patrons se multiplient », témoigne-t-elle.

La question des choix économiques

Dans ce contexte, la « remise à plat » fiscale annoncée par Jean-Marc Ayrault suscite du scepticisme. « On va faire pression pour que les mesures aillent dans le sens de la justice fiscale car, pour l’instant, ce n’est pas le cas. Pas la peine d’essayer de nous faire une réforme à l’envers. Il faut prendre l’argent là où il est », souligne Alban Bruneau, secrétaire de la section communiste de Gonfreville-l’Orcher.

Plus globalement, c’est toute la question de l’utilisation de l’argent et des choix économiques qui est mise en cause. « La France a abandonné sa politique industrielle », estime Jean-Luc Bronté, secrétaire de la CGT de la raffinerie Petroplus, à Petit-Couronne, menacée de fermeture par Total. Le syndicaliste ne décolère pas devant la duplicité des responsables gouvernementaux, l’ancien député de Seine-Maritime Laurent Fabius en tête. « Il nous appelait ses “amis” avant la présidentielle et, aujourd’hui, son intransigeance torpille les projets de reprise par des investisseurs étrangers », enrage-t-il. « Même des militants PS confient leur écœurement. Les élus communistes, eux, ne nous ont jamais lâchés », poursuit-il, en prenant à témoin le député européen de la grande circonscription Nord-Ouest, Jacky Hénin, une fois de plus à ses côtés.

L’action des élus communistes est aussi montrée en exemple à Gonfreville-l’Orcher, dont le maire, Jean-Paul Lecoq, a fait voter une avance de trésorerie à une entreprise de Seine-Maritime, Isoplas. L’usine de 174 salariés tourne à plein et n’a pas de problème de rentabilité, mais la liquidation de son donneur d’ordres, Huis Clos, un fabricant de fenêtres, l’a mise provisoirement à sec. Avec son équipe, Jean-Paul Lecoq s’est aperçu qu’en dépit des milliards versés chaque année sans contrôle par les pouvoirs publics aux entreprises, aucun dispositif n’est prévu pour faire face à ce genre de menace. « Il y a un vide dans les procédures. Entre la liquidation et la reprise, aucune autre possibilité n’existe, explique l’élu. L’État nous a dit qu’il était prêt à jouer la banque, mais qu’il n’avait pas d’argent. On a mis le fonds à disposition pour un mois. » L’entreprise est désormais sortie de l’eau, mais le maire de Gonfreville s’étonne : « Personne n’a pensé à mettre un bouchon sur la coque pour empêcher que le navire ne coule. Pourtant, quand il s’est agi de sauver les banques, l’argent a été débloqué en trois jours, quand bien même l’Europe l’interdisait… » Pour Aurélien, fonctionnaire territorial, « cela montre que le système bancaire est complètement défaillant. À quoi sert la Banque publique d’investissement (BPI) créée par Hollande, si elle n’a pas d’argent pour les entreprises qui en ont besoin ? ».

«Une politique nationale qui mécontente les gens»

Pour Amar, opérateur chez Fralib en lutte depuis trois ans contre Unilever, et qui a fait le déplacement depuis Gémenos (Bouches-du-Rhône), « le gouvernement peut encore changer de cap ». Il appuie la campagne des communistes pour faire la vérité sur le coût du capital, convaincu qu’elle peut « rassembler les salariés ». « On ne lâchera pas sur notre volonté de rassembler, lui répond en écho Céline Brulin, secrétaire départementale du PCF. Quand se cumulent une politique nationale qui mécontente les gens et des ferments locaux de divisions à gauche jusqu’à l’intérieur de la famille socialiste, il faut chercher le rassemblement sur des propositions vraiment à gauche, il n’y a pas d’autres solutions. »

"S’engouffrer dans le débat". Les communistes vont lancer une campagne pour une « vraie loi de justice sociale », en invitant les salariés et les citoyens à « s’engouffrer dans le débat » afin d’obtenir « la réforme fiscale indispensable à une politique de relance », a déclaré, hier, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, qui concluait la Fête de l’Humanité Normandie. Pour le dirigeant communiste, la remise à plat de la fiscalité annoncée par Jean-Marc Ayrault est un « aveu d’échec » de la politique mise en œuvre depuis un an et demi, tout comme l’est, à l’échelle de l’Europe, le document de la Commission européenne révélé par l’Humanité, mercredi, qui montre que « l’austérité nous emmène dans le mur », a-t-il poursuivi.

15/11/2013

Monsieur le Premier ministre, annulez la hausse de la TVA le 1er janvier !

plsenat.pngPIERRE LAURENT, SENATEUR DE PARIS

La situation du pays est alarmante, la colère gronde (exclamations à droite), notamment chez ceux qui ont souhaité le changement en 2012 et veulent la justice sociale et fiscale. Nous voyons bien comment la droite, le Medef, l’extrême droite entendent instrumentaliser le mécontentement populaire en poujadisme fiscal, alors que l’impôt et les cotisations sociales sont les fondements de la solidarité.

Le problème, c’est l’injustice fiscale. Le budget 2014 est éloquent : d’un côté, 139,4 milliards de TVA et 13,2 milliards de taxe sur la production énergétique, de l’autre seulement 36,2 milliards d’impôt sur les sociétés, contre 49,7 milliards en 2013. Pourquoi ? À cause du CICE que toutes les entreprises touchent, même celles qui licencient à tour de bras. Le 1er janvier 2014, une nouvelle ponction grèvera le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Pourquoi ? Pour compenser les 20 milliards offerts sans contrepartie au patronat... Ce sera peut-être la mesure de trop.

Monsieur le Premier ministre, il faut mettre d’urgence en chantier une grande réforme fiscale, rendre l’impôt sur le revenu réellement progressif, taxer le capital, cesser d’épargner les plus hauts revenus, lutter contre l’évasion fiscale, remettre à plat toutes les exonérations fiscales et sociales. Nous appelons à la mobilisation et marcherons avec le Front de gauche le 1er décembre prochain pour la justice fiscale. Je vous demande un geste fort : annulez la hausse de la TVA le 1er janvier ! Ce serait un premier pas vers la remise en cause d’un CICE injuste et inefficace ! (Applaudissements sur les bancs CRC ; exclamations à droite)

13/11/2013

Un remaniement est nécessaire, seulement "si c’est pour changer de politique"

pcf, pierre laurent, austérité, réforme fiscale, Malek BoutihPierre Laurent, le numéro un du PCF, s'est dit "preneur" d'un remaniement ministériel mais uniquement pour mener "une nouvelle politique". Parce que changer de tête sans toucher à l’orientation, cela ne sert à rien. Il appelle plutôt les Français à se mobiliser pour une semaine d’action politique, jusqu’à la marche du 1er décembre.

"Le problème, c'est sortir au plus vite de l'austérité et des licenciements", a affirmé Pierre Laurent sur France Inter ce mardi matin. Un changement à Matignon, comme le réclament certaines voix à gauche? "Si c'est pour une nouvelle politique, moi je suis preneur". "Si c'est pour changer des têtes et rien au fond, on grillera une cartouche de plus, en donnant l'impression qu'on a décidément rien entendu de ce qui se passe dans le pays".

C’est que la pression d’un remaniement fait son chemin. Dans plusieurs sondages, l’impopularité du couple exécutif a atteint en novembre un record. Et selon un sondage OpinionWay publié lundi, deux tiers des Français (67%) souhaitent que François Hollande nomme un nouveau Premier ministre et un nouveau gouvernement. Dans ce contexte, la cohésion de la majorité se disloque. Dans un entretien au Parisien-Aujourd'hui en France, le député socialiste Malek Boutih juge la France confrontée à une "crise exponentielle" et prône le remplacement "d'urgence" du Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

"Il faut effectivement se mobiliser contre ce gouvernement, puisqu'il n'entend rien" ajoute de son côté Pierre Laurent. Pour lui, "le gouvernement va vers le crash". Car l’exécutif n’entend pas du tout infléchir sa politique. La semaine dernière, les ministres du Budget et des Finances ont affirmé que la France redoublera d’effort ces prochaines années pour se ranger dans la règle d’or. A l’inverse, une nouvelle fois, des vœux du candidat François Hollande qui promettait une deuxième partie du quinquennat centré sur la redistribution des richesses.

C’est pourquoi Pierre Laurent appelle les salariés à se mobiliser pour une semaine nationale d'action politique du 15 novembre au 1er décembre. Le PCF appelle également, avec toutes les composantes du Front de gauche, à la marche pour la "révolution fiscale" et pour dénoncer le coût du capital, le 1er décembre. Le Front de gauche dans son ensemble se rassemble d’ailleurs ce mardi pour discuter des formes à donner à cette mobilisation.


L'invité de 8h20 : Pierre Laurent, secrétaire... par franceinter

28/10/2013

Fiscalité: "Il y a un problème de cohérence générale"

pcf, tva, budget, pierre laurent, impôts, fiscalité, pascal durand, jean-vincent placé, justice fiscale, budget 2014Contribution sur l’épargne, écotaxe, taxe à 75%... Pour Pierre Laurent, le problème de la politique fiscale du gouvernement est avant tout qu’elle est incohérente et injuste. Il appelle à une vraie réforme d’ampleur, qui s’attaquerait enfin aux revenus du capital. Les Verts eux dénoncent le manque de "pédagogie et d'autorité" de l'exécutif.

Le premier secrétaire du PCF était ce lundi matin sur France Info. Pour lui, la fronde en Bretagne n’exprime pas une révolte contre les impôts, mais contre l’injustice fiscale et le manque de cohérence du gouvernement. "Il y a des gens qui continuent d'accumuler beaucoup d'argent et puis pendant ce temps-là il y a beaucoup de gens qui souffrent dans l'agriculture, dans l'industrie agroalimentaire. Et il y a une exaspération devant cette situation." Le gouvernement cherche à réduire les déficits, sans toucher aux revenus du capital, qui restent grandement exonérés d’impôts.
Outre l’injustice, il y a l’incompréhension. Entre petites mesures, rétropédalages, même les parlementaires se font « clouer le bec ». Pour Pierre Laurent, il faut "remettre à plat tout le dossier fiscal. Et il faut passer au débat sur la réforme fiscale qui avait été promise. On ne peut pas rester dans une situation d'une telle injustice. Et le débat n'est pas clos puisque nous n'avons pas adopté le budget."


Impôts : le PCF veut une remise à plat d'urgence par FranceInfo

L’écotaxe, un "bouc émissaire"

Les Verts également dénoncent le manque de "pédagogie et d'autorité" du gouvernement. Jean-Vincent Placé met en garde: "Si ce gouvernement cède (sur l'écotaxe), il ne faudra pas qu'il s'étonne qu'il n'y ait plus d'autorité sur rien. Il arrive un moment où il faut de la constance, de la persévérance, de l'unité, du rassemblement" et il rappelle que l'écotaxe "va coûter 42 millions d'euros à la Bretagne mais va lui en rapporter 135" en matière de "transport routier, qualité des routes..."
Pour Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, "il ne faut pas prendre l'écotaxe pour le bouc émissaire. " "On voit bien que la Bretagne est à bout qu'il y a une crise mais la crise ce n'est pas l'écotaxe qui l'a créée", insiste-t-il.

Budget 2014: des rétropédalages sous la pression des plus riches
Taxe sur l’excédent brut d’exploitation. Dans sa volonté de réformer l’impôt sur les sociétés, le gouvernement avait lancé en septembre sa volonté d’"un transfert progressif des impôts qui pèsent sur la production vers les impôts qui pèsent sur les résultats des entreprises", avant d’y renoncer dix jours plus tard sous pression du patronat.
Taxe à 75%. Cette taxe temporaire s'applique sur la tranche des salaires supérieure à un million d'euros. Elle est devenue temporaire, payée par l’employeur et non plus le bénéficiaire, et est encore très contestée par les ultra-riches.
A l’inverse, le projet de baisse de la TVA sur les produits de première nécessité qui aurait pour une fois bénéficié aux plus démunis, a été retoqué.
Et faut-il rappeler les précédents exemples des poussins et pigeons…

10/10/2013

PIERRE LAURENT : LA PRIORITE DU FRONT DE GAUCHE CE N'EST PAS EVRY, C'EST CORBEIL

plbercy.jpgPierre Laurent est secrétaire national du PCF et sénateur de Paris.

Votre candidat ne s’est pas qualifié pour le second tour dimanche dernier à Brignoles (Var). Comment l’expliquez-vous ?

PIERRE LAURENT. Par deux facteurs simples. Le premier, c’est que la politique gouvernementale provoque une démoralisation et une démobilisation massive de l’électorat de gauche qui se traduit par l’abstention.  

Le second, c’est que lorsque le Front national est à un très haut niveau, la division de la gauche entraîne son élimination au second tour.

Appelez-vous, comme votre allié Jean-Luc Mélenchon, à ne pas choisir au second tour entre la peste et le choléra ?

Non. Nous avons appelé à faire barrage à l’extrême droite parce que nous ne pourrons jamais mettre un trait d’égalité entre le vote FN et un autre. Cela reviendrait à le banaliser. Je peux comprendre que ce choix soit difficile, surtout quand les candidats de droite n’ont pas toujours fait la preuve de leur mobilisation contre le Front national… Mais nous n’avons pas à nous dérober.

Et quand Mélenchon estime que le principal pourvoyeur de voix du FN est à l’Elysée, il a raison ?

La politique gouvernementale menée par Hollande et Ayrault montre tous les jours qu’elle est incapable de dynamiser et de rassembler la gauche. Elle conduit le pays dans des impasses et probablement à une crise politique aggravée.

«Ce n’est pas le moment de nous replier sur notre pré carré»

Alors pourquoi rechercher des accords avec les socialistes pour les municipales ?

Il ne s’agit pas de s’allier avec des gens qui portent les choix du gouvernement, mais de créer sur le terrain un rassemblement d’hommes et de femmes de gauche qui ne se reconnaissent pas dans cette politique d’austérité. Ces électeurs, qui peuvent venir des rangs écologistes ou socialistes, ont le sentiment d’être pris au piège. Ce n’est pas le moment de nous replier sur notre pré carré, mais de leur tendre la main. Je ne dis pas que nous allons changer toute la politique nationale avec les élections municipales. Mais si nous pouvons améliorer la vie locale, alors il faut saisir cette occasion qui nous donnera plus de force pour infléchir le cap vers la gauche.

Qu’avez-vous décidé pour Paris ?

Nos adhérents se détermineront par un vote du 17 au 19 octobre. Nos instances départementales viennent de donner leur préférence à un accord d’union dès le premier tour avec les listes d’Anne Hidalgo. Et je partage cette proposition.

Pourquoi ?

hdune.jpgD’abord, parce que nous ne voulons pas du retour de la droite. Ensuite, parce que les priorités que nous avions fixées sur le logement social ou le développement de l’emploi public ont été retenues. Autant au niveau du gouvernement, nous ne trouvons aucune écoute, autant à Paris nous sommes entendus et respectés depuis deux mandats dans la majorité municipale.

Mélenchon dit que c’est une femme du vieux PS, de la gauche des muselières…

Le choix que nous faisons à Paris n’efface pas toutes les différences qu’il y a dans la gauche, mais d’une manière générale, je pense que nous devrions arrêter les jugements ad hominem qui ne font pas avancer le débat politique.

Et à Marseille, que ferez-vous ?

Nous ne sommes pas dans la même situation qu’à Paris, la ville est à droite. Nous avons donc proposé, après avoir rassemblé des forces citoyennes et associatives, de présenter une liste Front de gauche au premier tour.

«J'aimerais que le Front de gauche se concentre sur ses vraies priorités»

Pour vous rallier au PS au second tour ?

Comme partout ailleurs, nous nous déterminerons en fonction d’engagements concrets et précis. Mais la règle générale pour les seconds tours des municipales devra être le rassemblement de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite. Il n’y aura pas à tergiverser.

Et si le Parti de gauche de Mélenchon ne respecte pas vos alliances…

Il se peut que dans quelques villes de France, on retrouve des militants du Front de gauche sur des listes différentes. Mais nous irons à la bataille ensemble dans un très grand nombre de communes.

Jean-Luc Mélenchon pointait deux autres villes : Evry, la ville de Manuel Valls, et Nantes, celle de Jean-Marc Ayrault…

Il y a parfois des hiérarchies qui m’échappent… A côté d’Evry, il y a Corbeil, détenue par la droite, que nous pouvons conquérir. J’aimerais que le Front de gauche se concentre sur ses vraies priorités.

Plutôt que de chercher à tailler des croupières aux socialistes ?

Dans l’ordre de mes priorités, Corbeil vient avant Evry, oui.

L’appel que vous lancez aujourd’hui va ouvrir une crise au Front de gauche. Vous parlez avec Jean-Luc Mélenchon ?

Oui régulièrement, mais parler ne fait pas disparaître toutes les divergences. En revanche, je me battrai de toutes mes forces contre l’idée qu’une différence d’appréciation sur les municipales ouvre une crise au Front de gauche. Nous avons besoin du Front de gauche pour aujourd’hui et pour l’avenir. Alors arrêtons de polémiquer, arrêtons de dramatiser, arrêtons de caricaturer les positions des uns et des autres. Et consacrons-nous à porter le plus loin possible nos positions pour les municipales et les européennes dans lesquelles le FG peut faire un excellent résultat.

Entretien réalisé par le Parisien

15/09/2013

FETE DE L'HUMA 2013 : CONVIVIALITE ET COMBATIVITE

fh13c.jpg

La fête de l'Huma 2013 a été un grand succès malgré la pluie. Plusieurs centaines de milliers de personnes ont participé à cette fête où l'esprit de convivialité a dominé. Musiques les plus diverses, expositions, spectacles ont ponctués cet évènement culturel sans équivalent. Des débats passionnants ont permis de rassembler des dizaines de milliers personnes sur des sujets aussi variés que l'environnement, la santé, le sport, l'emploi, les retraites....

Pierre Laurent secrétaire national du PCF a pris la parole sur la grande scène pour rappeler les principales propositions du Parti communiste et parler des sujets d'actualités.

Au meeting de la grande scène, l’incroyable solidarité de l’être

fête de l'huma 2013,pcf,pierre laurentFête de l'Humanité. Solidarité partout, pour tous, lors de la traditionnelle rencontre qui précède le discours politique de dimanche après-midi au parc de La Courneuve....

Lors des traditionnels entretiens sur la grande scène avant le meeting politique, entretiens qui signent un certain état du monde, le gros temps du samedi avait fait place à un beau temps lourd d’incertitudes. Les «cinq de Roanne», des syndicalistes, sont traités comme des délinquants pour avoir tagué un mur lors des manifestations pour les retraites en 2010. Parce que ce n’est pas n’importe quel tag, ils ont écrit «Casse-toi pov’con», devenu legs du sarkozysme.

Éric Aubin, secrétaire national de la CGT, qui les a rejoints sur la scène en signe de solidarité, avait auparavant expliqué en trois minutes chrono comment une autre réforme des retraites est possible. Les Sanofi, eux, sont venus rappeler par la voix de Sandrine Caristan une lutte de quatorze mois contre un plan qui signifierait 5500 emplois supprimés dans un groupe en pleine santé, pour que les actionnaires voient leurs dividendes dopés.

Folie des hommes

Des marcheurs espagnols, partis de Cordoue le 1erjuillet pour garder leurs maisons et en route pour Bruxelles, ont fait étape à la Fête pour raconter comment la crise hypothécaire les prive de toit tout en les contraignant à payer leur crédit.

C’est une autre folie des hommes qu’ont dépeinte la journaliste et ancienne otage Florence Aubenas et Pascale Robert, mère de l’otage français Pierre Legrand, détenu au Niger. «Les Français, dit l’ex-otage au micro de Maurice Ulrich, ont toujours fait preuve de solidarité. C’est grâce à elle que je suis rentrée, c’est grâce à elle que Didier François et Édouard Elias détenus en Syrie rentreront.»
Et alors que s’achève cette rencontre sur la grande scène, reviennent aux oreilles le final de l’Oiseau de feu d’Igor Stravinsky, interprété peu avant par l’Orchestre national de France, oiseau dont la plume seule rompt le sortilège et libère. Une plume peut-elle voler jusqu’en Syrie?

Venturini pour l'Humanité

 


Fête de l'Humanité 2013 - Discours de Pierre... par CN-PCF